Histoire d’Ammar

Histoire d’Ammar

15 novembre 2022 Témoignages 0

Chers amis,

Je vous écris pour vous présenter l’étudiant syrien Ammar Garooge, 24 ans, que vous avez généreusement décidé d’aider à poursuivre ses études en Italie en « Ingénierie de l’automatisation ».

Ammar vient d’un petit village de la vallée des chrétiens dans l’ouest de la Syrie, où la plupart des habitants sont des agriculteurs, y compris mes parents et ses parents. La famille d’Ammar est une famille pauvre et simple.  Son père est agriculteur et travaille comme ouvrier quand il y a des travaux à faire. Sa maman a disparu (ou est décédée) depuis quelques années. 

Ammar a étudié dans des situations très difficiles non seulement de pauvreté, mais aussi de manque de biens et services essentiels, comme l’électricité ou Internet, dans un pays souffrant d’une crise économique qui a rendu le chauffage, par exemple, quasiment inaccessible, sauf pour les riches. 

Le manque de ressources économiques n’a pas empêché cet esprit clair de récolter un vaste nombre de prix universitaires décernés aux bons étudiants.

Ammar travaille également comme ouvrier en été pour gagner dignement une bouchée de pain. Son frère (26/27 ans) a fait huit ans de service militaire obligatoire. Ammar aurait subi le même sort si cette possibilité d’étudier en Italie ne s’était pas ouverte. Quel avenir est-il possible de construire après avoir passé les meilleures années de vie comme ça ?

Ammar est un garçon qui a grandi en paroisse, située à moins de 200 mètres de chez lui. Au cours de la première année de la pandémie de covid-19, il s’était organisé avec un groupe de garçons de la paroisse pour aider les patients du coronavirus, apportant des bonbonnes d’oxygène dans les maisons car tout le monde ne pouvait pas être admis à l’hôpital. Ils avaient mis de côté une douzaine de bonbonnes industrielles, faites pour les forgerons et donc lourdes et encombrantes ; ils se sont renseignés sur comment les utiliser, comment les entretenir et comment les réparer. Quand il y avait un besoin, ils les ont emmenées dans les maisons, les transportant dans les escaliers et les ont livrées jusqu’au lit des malades. Ils remplissaient aussitôt les bonbonnes vides afin que ceux qui en avaient besoin ne manquent pas d’oxygène. Le groupe a également fourni des médicaments, des soins de nuit ou tout autre type d’aide qu’ils pouvaient offrir, selon les besoins, aux malades ou aux membres de la famille de ces derniers.

             Père Jiahd Youssef,
Prieur de la communauté de Mar Musa.